Il existe dans le monde, une île d’une quarantaine de kilomètres carrés où il est impossible d’acheter un terrain car la terre appartient à tous. Un lieu où l’on se nourrit de ce qui pousse
un peu partout et où la viande que l’on mange est le produit de sa chasse. Dans cet endroit,l’argent a peu d’importance et personne ne dort dehors ni ne manque de nourriture. On y partage à parts égales une pêche issue d’espèces que l’on protège et qui se reproduisent sereinement dans des zones interdites à la pêche.
Ce lieu c’est Rapa Iti, l’île française habitée la plus méridionale du monde, à 1 200 kilomètres de Tahiti et à 16 306 kilomètres de Paris. Appartenant à l’archipel des Australes en Polynésie
Française, elle est encore grandement préservée de l’influence extérieure et de la mondialisation grâce à sa situation géographique unique, mais pas seulement. Le relief tourmenté de cet ancien cratère volcanique empêche d’y établir un aérodrome, les liaisons ne se font que par la mer et les approches exigent de la prudence. Un cargo mixte relie l’île au reste du monde toutes les six semaines environ, mais sa venue reste très irrégulière. C’est là l’unique moyen de s’y rendre ou d’en repartir. Le mode de vie de ses 512 habitants, leur solidarité et leur rapport à la nature conduisent à l’introspection de nos sociétés occidentales.
Dès le moment où Paul Béjannin (photojournaliste indépendant) a par hasard découvert son existence, cette île n’a cessé de susciter son intérêt. Il a ressenti le besoin de comprendre comment cette microsociété française fonctionnait. La rareté étonnante des ouvrages concernant Rapa Iti et le fait qu’aucun photojournaliste n’ait passé de temps sur place afin d’y réaliser un reportage l’ont décidé à s’y rendre dès que cela a été possible.
Il a fallu plus d’un an pour obtenir l’autorisation de la mairie puis 10 jours de voyage avant de pouvoir entamer un travail en immersion.
Les épreuves sélectionnées et présentées dans la galerie de Pauline Bréton (expert en photographie) dans cette exposition sont le fruit de plusieurs semaines de reportage réalisé par Paul Béjannin au plus près de la population locale. Un témoignage plein d’humanité révélant la vie et l’atmosphère de cet endroit si reculé géographiquement.
du lundi 27 mai au dimanche 2 juin 2024 de 10h à 18h
Galerie Pauline Bréton Photographies
346, rue Saint-Honoré
75001 Paris