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La galerie Eric Dupont expose du 12 octobre au 30 novembre 2013 pour la première fois le travail de Lee Friedlander à travers une trentaine d’oeuvres emblématiques. Excepté sa rétrospective au Jeu de Paume en collaboration avec le MoMA, l’artiste n’a pas été présenté à Paris depuis plus de 22 ans.

Nebraska 1999 © Lee Friedlander Courtesy Galerie Eric Dupont

Nebraska 1999 © Lee Friedlander Courtesy Galerie Eric Dupont

L’exposition propose un panel de photographies des années 1960 à nos jours, retraçant les différents thèmes traités par le photographe au cours de sa carrière. Les thématiques abordées – la nature, les paysages urbains, les nus et les autoportraits – sont aussi l’occasion de plonger dans l’univers paradoxal de Lee Friedlander. Caractérisé par un mélange d’influences, son univers renvoie non seulement au courant de l’art minimal mais également à celui du Pop art. En outre,
l’originalité du travail de Lee Friedlander réside dans le jeu des techniques utilisées. Ainsi les effets produits par les jeux de formes et de figures – le reflet, la réverbération, la transparence ou encore l’ombre portée et la symétrie – sont substantiels au travail de l’artiste.

New York City 1963 © Lee Friedlander Courtesy Galerie Eric Dupont

New York City 1963 © Lee Friedlander Courtesy Galerie Eric Dupont

 

Dans la première salle, la série de nus fait référence à la période 1979-1990. L’artiste s’intéresse ici à la diversité qu’offre le corps, notamment féminin ; diversité offerte non en tant qu’objet érotique mais comme matière plastique. Ainsi, la chaleur des corps disparaît pour laisser une place totale à la froideur de la matière. Le visage inexistant et les corps façonnés suggèrent la sculpture. L’intensité de la chair s’efface au profit d’une mise en relief des contours du corps,
rappelant ainsi la candeur d’un volume sculpté dans le marbre. Ces images contrastent avec les séries relatives à la photo urbaine par exemple America by Car.

Dans la verrière, une série de photographies consacrées à la nature fait face à une série d’autoportraits. D’abord le photographe montre une nature foisonnante, où l’utilisation de l’ombre et de la réverbération donne une impression de nature animée. Il s’agit d’une immersion dans le règne végétal de Lee Friedlander. Quant aux autoportraits, ils permettent une autre approche de son travail. Grâce à l’utilisation du reflet et à la technique de l’ombre portée, il se met en scène dans chacun des personnages et des paysages qu’il photographie. Ces techniques, favorisant un effet de distanciation, vident les autoportraits de leur subjectivité et laissent place à la neutralité. C’est la forme – plus que l’émotion – qui est privilégiée.

New York City 1966 © Lee Friedlander Courtesy Galerie Eric Dupont

New York City 1966 © Lee Friedlander Courtesy Galerie Eric Dupont

Les photographies présentées dans la salle du fond sont consacrées, en grande partie, aux paysages américains. Pour capter la ville, Lee Friedlander destructure l’image pour l’axer autour de la géométrie et l’articuler selon un jeu de miroir. Il réorganise ainsi le paysage photographié.

Philadelphia  1961 © Lee Friedlander Courtesy Galerie Eric Dupont

Philadelphia 1961 © Lee Friedlander Courtesy Galerie Eric Dupont

Né en 1934 à Aberdeen (Etats-Unis), Lee Friedlander s’intéresse à la photographie dès les
années 1950. Dans la lignée des oeuvres de Robert Frank et Walker Evans, le paysage urbain et
social américain (American Social Landscape) constitue sa principale matière photographique.

Exposition jusqu’au 30 novembre 2013 du mardi au samedi de 11h à 19h entrée libre
Galerie Eric Dupont
138 Rue du Temple
75003 Paris