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Mister Lo Galerie expose du du 16 au 28 décembre 2013 les photographies de Jean Mauferon non retouchées de compositions abstraites à base de mélanges de liquides.

Fleur d'eau

Fleur d’eau

 

Des compositions abstraites à base de mélanges de liquides. D’où le terme Fluidiques, qui sous-entend également ludiques.

Ces structures colorées, qu’il photographie, ne sont pas seulement changeantes : elles subissent une inexorable destruction.Ainsi, il ne s’agit pas de fixer un des états possibles d’un matériau instable, mais de capter un instant de beauté dérobé à une forme qui s’évanouit.

C’est une évolution fatale de l’ordre (la goutte primitive, condensée) vers le désordre, puis l’anéantissement (lorsque cette goutte a disparu et est devenue couleur).Considérée ainsi, cette pratique photographique est donc à la fois recherche du Beau et défi au temps qui passe. Regardez bien ces images, elles ont été dérobées aux griffes du Temps.

hommage à Salvador Dali

hommage à Salvador Dali

C’est un rapport complexe que la relation de la photographie avec le temps. Parce qu’elle est produite physiquement par le sujet (on capte la lumière qu’il réfléchit), elle a un statut de témoignage objectif et instantané de la réalité. Pourtant, une photographie ne rend pas compte de notre perception de la temporalité, elle n’est qu’une image parmi une infinité de possibles.

Un instant plus tôt — ou un instant plus tard — et c’est une toute autre vision qui aurait été captée.Une séance de portrait — ou un événement — se situent dans un intervalle de temps et le photographe n’en prélève qu’une vision infinitésimale. Il donne ainsi du sujet une vision qui résistera au temps, mais qui se révèle insuffisante pour exprimer à elle seule toute sa complexité. Choisir, comme sujets, ce que l’on peut considérer comme des formes abstraites a pour avantage de libérer le photographe de ces réflexions. Bien entendu, les formes produites par des liquides mélangés existent dans le temps — elles naissent d’une simple goutte pour s’épanouir et finalement disparaître — mais nous ne souhaitons guère attacher d’importance à ce parcours, pure évolution physique de matières inanimées.

Du coup, nous voici libres de voir ces images comme de purs instantanés : ce qui a été avant, ce qui sera après, ne nous intéresse pas.Nous pouvons ainsi savourer la sensation d’observer un pur moment d’éternité.

Du 16 au 28 décembre 2013 tous les jours de 15 à 20 heures
Vernissage à partir de 19 heures jeudi 19 et vendredi 27
Mister Lo Galerie
27 rue Rodier
75009 PARIS