Comment les parisiens ont-ils vécu la guerre de 1914-1918 ? La bibliothèque historique de la ville de Paris propose l’exposition Paris 14-18, la guerre au quotidien du 15 janvier au 15 juin 2014.
Elle dispose d’un témoignage exceptionnel : un reportage inédit d’un millier d’images réalisées par le photographe Charles Lansiaux(1855-1939) dans les rues de la capitale, loin du patriotisme Imposé de l’époque, sa vision humaniste détonne et surprend.
La guerre vue de la rue : que voit-on du conflit à paris en 1914 ?
Certes Paris ne fut pas une ville martyre, mais les traces du conflit furent profondes et durables, d’abord dans l’histoire des familles parisiennes, presque toutes marquées par la perte d’un père, d’un fils ou d’un frère.
Le souvenir du siège de Paris, des bombardements et des duretés de 1870-1871 était encore vivace dans les esprits, bien qu’occulté par le désir de revanche et la conviction, vite détrompée, d’une guerre courte.
Malgré les bouleversements de la vie quotidienne, privée des hommes ou de moyens de transport, jugulée par l’état de siège, la ville s’organise et la vie continue, donnant la première place aux femmes et aux enfants. Par opposition aux horreurs du front, dont les nouvelles sont rares ou soigneusement contrôlées par les autorités, Paris incarne parfois
le confort voire la frivolité de l’arrière.
Que nous restituent de cette réalité les photographies de Charles Lansiaux ?
Ce n’est pas le spectacle du combat qu’a enregistré Lansiaux. C’est l’expérience d’une guerre lointaine et en partie dissimulée par les autorités, ce sont ses traces au quotidien, quelquefois anecdotiques ou métaphoriques, mais aussi parfois concrètes et violentes, qu’il a fidèlement transcrites, avec une sensibilité rare. Avec lui, nous parcourons les rues
du Paris d’il y a un siècle, les Parisiens s’installent dans le temps long d’un conflit indistinct, marqué par un sévère contrôle de l’information. L’espace public n’est pas un théâtre neutre, on y observe les Parisiens à la recherche des dernières informations.
Ouvert du mardi au dimanche, de 13h à 19h Nocturne les jeudis jusqu’à 21h Entrée : 6€, tarif réduit 4€, demi-tarif 3€ Gratuité pour tous, chaque nocturne, de 18h à 21h