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La Galerie de l’Europe (Paris) expose Phoenix de Francesca Piqueras du 16 février au 26 mars 2016.

Une série qui fait écho au mythe éternel du Phoenix comme à celui de Sisyphe et à notre actualité la plus troublée. Après avoir révélé la puissance allégorique des cargos échoués sur les plages de Mauritanie ou des forts militaires abandonnés à la rouille en Mer du Nord, Francesca Piqueras poursuit en Normandie son projet sur les architectures marines en déshérence. Prise à Arromanches, cette série sur les vestiges des caissons Phoenix, structures colossales apportées par les Alliées lors du Débarquement et inexorablement rongées par les flots, nous parle de ces combats à recommencer sans cesse, de la mémoire et du temps.

« Je photographie des luttes, des batailles », explique Francesca Piqueras, qui poursuit en Normandie son projet sur les architectures marines en déshé-rence, avec cette série sur les ruines des caissons Phoenix.

Remorquées depuis l’Angleterre et coulées à Arromanches lors du Débarquement, ces structures colos-sales en béton armé ont permis aux Alliés de construire en trois jours un port artificiel, par où transitèrent 2,5 millions d’hommes, 500 000 véhicules et 4 millions de tonnes de matériel.
Francesca Piqueras nous avait déjà révélé la force architecturale et la puis-sance allégorique des plateformes pétrolières, des cargos démantelés au Bengladesh ou échoués en Mauritanie et des forts militaires abandonnés en Mer du Nord.

La photographe métamorphose ici ces vestiges de la dernière Guerre Mondiale en monolithes de mémoire brute, inexorablement rongés par les vagues. En naufragés de toutes nos batailles : celles que les hommes se livrent entre eux, celles qu’ils livrent à la nature, mais aussi au temps et à l’oubli.

Si ses photographies reflètent notre incapacité d’humains à appréhender notre condition terrestre, elles nous immergent néanmoins dans la grandeur et la beauté dont nous sommes capables, et laissent un vaste espace de liberté où s ‘inscrivent la possibilité du doute constructif et d’un espoir en gestation. Les cendres d’où renaît – peut-être – le Phoenix.. »

Les photographies exposées du 16 février au 26 mars 2016 à la Galerie de l’Europe sont proposées au format 80 x 120 cm et 120 x 150 cm, suivant les clichés. Tirages lambda contrecollés sur aluminium limités à 8 exemplaires. Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition

Galerie de l’Europe
55 rue de Seine
75006 Paris
Entrée libre du mardi au samedi de 10h 30 à 13h et de 14h à 19h
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