Le Mémorial de la Shoah présente l’exposition « Après la Shoah » du 27 janvier au 30 octobre 2016
Après. Après la catastrophe. Le retour à une vie normale semble à peine possible pour les Juifs d’Europe qui ont pu échapper à la Shoah. Bien qu’ils aient été victimes d’une persécution spécifique, leur sort ne constitue qu’un problème parmi d’autres à l’échelle d’un continent à reconstruire.
Cette exposition au Mémorial de la Shoah, bilingue anglais –français, constituée de près de 250 photographies issues majoritairement du fonds du Mémorial de la Shoah, de documents d’archives et de films, fait état de la diversité des situations dans le chaos général de la sortie de guerre – réfugiés, survivants des camps, enfants cachés, résistants -.
Tous aspirent à retrouver leurs proches, retourner chez eux ou trouver un refuge, imaginer à nouveau un avenir. Qui pour les aider ? Quelle justice demander ? Comment conserver les traces d’un monde disparu et amasser les preuves du crime ?
De l’après-Shoah, on retient en général les images terribles de l’ouverture des camps. Pourtant, la période comprise entre fin juillet 1944, date du premier camp libéré par les Soviétiques, et l’automne 1947 à la veille de l’indépendance d’Israël, constitue une séquence historique en soi. L’incertitude règne partout, notamment dans les trois pays privilégiés dans l’exposition. En Pologne, plus de la moitié des réfugiés revenus d’URSS et les rares survivants quittent en grand nombre un pays qui leur reste hostile. En Allemagne occupée, les réfugiés juifs fuyant l’Europe orientale se retrouvent pour la plupart dans les camps ouverts pour accueillir les millions de « personnes déplacées », attendant un lieu d’accueil ou une possibilité d’émigrer.
En France, si la majeure partie des Juifs sont hors de danger en septembre 1944 lors de la libération de l’essentiel du territoire, le chemin vers une nouvelle vie est souvent long et difficile. Le pays doit par ailleurs faire face, peu de temps après, à l’arrivée de deux autres populations juives très vulnérables : les rares survivants des camps et les très nombreux réfugiés d’Europe centrale et orientale.
Bien que décimées, les communautés juives parviennent à reconstituer une vie religieuse, culturelle, politique, grâce à l’entraide et à la solidarité, et grâce au soutien des organisations juives, en particulier américaines. Elles réussissent à produire les premiers récits, à constituer une « première mémoire » grâce aux témoignages et aux traces collectées pendant et juste après la guerre. L’après-Shoah, c’est le temps où les minorités juives cherchent à reprendre en main leur destin.
Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy–l’Asnier
75004 Paris
Entrée libre : Ouverture tous les jours sauf le samedi de 10h à 18h et le jeudi jusqu’à 22h