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Exposition du 15 janvier au 9 mars 2019 à la Regard sud Galerie 1/3 rue des Pierres Plantées 69001 Lyon

“ J’ai beaucoup pris la route sans faire de photographies. J’avais d’abord besoin de découvrir, de m’imprégner de la vallée, de l’habiter, de sentir son odeur, de m’approcher de la lumière, de m’illuminer de ses couleurs. Revenant le plus souvent dans les mêmes lieux, j’ai rôdé autour du Jourdain, caché, en contrebas, fleuve exilé aux rives semées de miradors et de barrages militaires. Grâce à des amis, j’ai pu l’approcher, je l’ai même photographié…

Petits bouts de miroirs interdits, série intemporelle de détails et de paysages, décalés de la réalité. Né dans les montagnes libanaises, le Jourdain arrose le Liban, la Syrie, Israël, la Palestine et La Jordanie avant de finir sa route dans la mer Morte. Depuis la guerre des Six-Jours, en 1967, la vallée du nord est devenue zone militaire.

Dans le Ghor, les habitants sont revenus dans les bourgs et les villages détruits, mais les séquelles de la guerre sont encore visibles et les check points parsèment les routes. Pour pénétrer dans leurs vergers, qu’un couvre-feu vide tous les soirs à 17h, les fermiers doivent montrer des laissez-passer. Dans certaines zones, ils n’ont plus le droit de construire des serres ou de planter des arbres. “Parfois, les soldats ne nous reconnaissent pas et nous demandent où nous allons lorsque nous rentrons chez nous…”

La vallée est une terre d’excitation et d’extrêmes, basculant d’une lumière violente à l’obscurité soudaine,d’une joyeuse plénitude à un incompréhensible effacement. Dans la Bible, elle est décrite comme le jardin de Dieu. J’aimerais montrer cette dimension biblique du fleuve.”

Farida HAMAK

BIOGRAPHIE
Farida Hamak a six ans lorsque ses parents quittent l’Algérie pour la France (1956). Après avoir débuté des études littéraires à la Sorbonne, elle part en voyage. à Singapour elle achète un appareil de photographie. En 1977 premier retour en Algérie, elle photographie tout. Ce sera son métier. En 1980, elle intègre l’agence Viva comme reporter de guerre. Ses images sur la guerre civile libanaise sont publiées dans un livre collectif, “Paix en Galilée. Beyrouth”, (Les Editions de Minuit, 1982).

Elle collabore avec l’agence Sipa Press avant d’arrêter la photo d’actualité en 1990 pour devenir rédactrice en chef de mode du bureau parisien d’Al Khaleejiah-France, le premier groupe de presse du Moyen-Orient.

C’est cette double pratique de la photographie (capter les images de guerre et celles de la beauté) qui, dorénavant, fait la singularité de son travail. Farida Hamak réalise un livre “Ma mère, Histoire d’Une immigration” (2004) puis un film (2005), qui remporte de nombreux prix. Ensuite, elle passe de longs mois sur les rives et dans la vallée du Jourdain pour en retracer l’histoire mouvementée dans un livre, “Au détour du Jourdain” (2007).

Avec les femmes immigrées de Chalon-sur-Saône, elle réalise “Sans détour” (2009). Puis, en 2014, “Mineurs, Ici”, dans le bassin de la Loire où elle va à la rencontre de vieux mineurs et sidérurgistes, de leurs femmes, filles et fils, sur trois générations.

Son dernier travail réalisé en Algérie, “Sur les traces” (2012-2016), a été exposé en 2017 à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) dans le cadre de la « Deuxième Biennale des Photographes du monde arabe contemporain », en partenariat avec l’Institut du
Monde Arabe.

En 2011, Farida Hamak s’installa à Lyon. Tout en continuant son travail de photographe-auteure, elle intègre la direction artistique de la galerie Regard Sud, ainsi que la direction artistique du festival “Cinémas du Sud” en partenariat avec l’Institut Lumière. Ses photographies sont présentes dans des collections publiques et privées.

En 2017, Farida Hamak est lauréate du prix de la Bourse Albert Khan

Regard sud Galerie
1/3 rue des Pierres Plantées
69001 Lyon