La Fondation Henri Cartier Bresson expose la photographe américaine Francesca Woodman du 11 mai au 31 juillet 2016.
La Fondation Henri Cartier-Bresson présente l’oeuvre fulgurante de la photographe américaine Francesca Woodman (1958-1981). Par son travail profondément intime et sensible, fondé sur l’exploration perpétuelle du soi et du médium, elle fait de la photographie sa seconde peau. Francesca Woodman a quasi exclusivement utilisé son corps dans ses images, ainsi je suis toujours à portée de main, explique-t-elle, quand l’urgence de la représentation se manifeste.
Malgré sa disparition prématurée à l’âge de vingt-deux ans, Francesca Woodman laisse une impressionnante production visuelle. Ses photographies dévoilent de multiples influences allant notamment du symbolisme au surréalisme mais sa précocité est prodigieuse.
L’exposition est constituée d’une centaine de tirages, vidéos et documents. Elle est conçue en collaboration avec l’Estate Francesca Woodman à New York et Anna Tellgren, commissaire. Après le Moderna Museet de Stockholm et FOAM à Amsterdam, la tournée européenne s’achèvera au Moderna Museet de Malmö.En savoir plus sur Francesca Woodman
Dès 1969, les séjours familiaux en Italie sont nombreux et ses parents acquièrent une maison près de Florence. Le pays, sa culture et sa langue seront une véritable source d’inspiration pour la jeune femme qui retournera plus tard dans la capitale pour une année d’étude. En 1975 et après avoir suivi des cours de photographie au lycée, elle intègre la Rhode Island School of Design (RISD) à Providence, elle sera l’élève du photographe Aaron Siskind.
À la fin de ses études, Francesca Woodman s’installe à New-York où elle a brièvement photographié en couleurs, empruntant accessoires et codes à la photographie de mode. En 1980, l’artiste passe deux mois à Peterborough dans le New Hampshire pour une résidence à la MacDowell Colony. Lors d’un séjour à Rome, elle achète de vieux cahiers d’exercices italiens à la librairie Maldoror. L’un d’entre eux, consacré à la géométrie, et en particulier au théorème d’Euclide, devint la base de son premier livre dont le titre manuscrit en dit long sur sa clairvoyance: Some Disordered Interior Geometries. Ce pamphlet sort quelques jours avant qu’elle ne se donne la mort, le 19 janvier 1981. Francesca Woodman explore sa propre image mais son impétueuse imagination la mène également vers des réflexions sur la technique photographique et l’écrit. Ses mises en scène à l’intérieur de pièces dépouillées, l’apparition fantomatique du corps au milieu d’espaces en décrépitude, de maisons sur le point d’être démolies dépassent le strict genre de l’autoportrait. Les accessoires et mises en scène tendent vers des influences surréalistes assumées, verres, miroirs, peinture écaillée, papier peint déchiré. Le corps quant à lui est trituré et fragmenté jusqu’à se fondre dans son environnement et soulever des questions sur la métamorphose ou le genre. Ces images insolentes, déroutantes et d’une d’une rare intensité évoquent l’éphémère, la fugacité du temps.
Les oeuvres de l’artiste font partie de collections de musées internationaux comme la Tate Modern à Londres ou le Metropolitan Museum of Art à New York. La première exposition itinérante du travail de Francesca Woodman date de 1986 et ses principales expositions européennes, des années 1990. La Fondation Cartier et les Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles ont été les premiers ont été les premiers à lui consacrer une rétrospective en France, en 1998.
L’ouvrage Francesca Woodman – Devenir un ange est publié en France aux Éditions Xavier Barral à l’occasion de l’exposition. Il propose trois essais écrits par Anna-Karin Palm, romancière suédoise, Anna Tellgren commissaire de l’exposition et George Woodman, le père de l’artiste.
Fondation Henri Cartier-Bresson HCB
2, impasse Lebouis
75014 Paris
Du mardi au dimanche de 13h à 18h30 et le samedi de 11h à 18h45
Nocturne le mercredi jusqu’à 20h30