Le Musée Nicéphore-Niépce de Chalon-sur-Saône expose Memory of Trees du 15 février au 18 mai 2014 de la photographe Kathryn Cook. Le regard poétique et documentaire d’une photographe américaine sur le génocide des Arméniens.
Comment photographier ce qui n’est plus et ce qu’on a tenté d’effacer ?
Depuis plus de sept ans, Kathryn Cook mène un patient travail sur les traces du génocide des Arméniens – le premier de l’histoire du XXe siècle – qui a causé la mort de plus d’un million
d’Arméniens en Turquie.
Avec une écriture photographique contemporaine, où le poétique côtoie le documentaire, elle parvient à dénouer les fils d’une histoire parcellaire, faite de non-dits et de dénis, à travers les
témoignages d’Arméniens et de Turcs rencontrés en Arménie, en Turquie, au Liban, en Syrie, en Israël ou à Marseille. Elle s’attache ici aux vestiges de cet héritage qu’elle inscrit dans une
narration éblouissante mêlant photographies en noir et blanc et en couleurs.
Avec ce travail, elle établit une relation nouvelle à la question de la représentation de la souffrance et du malheur, procédant par allitérations et symboles. Le titre Memory of Trees, « Mémoire des arbres », fait référence au village turc d’Ağaçlı, à l’est de la Turquie, que Kathryn Cook a longuement photographié et qui est en quelque sorte la métaphore de sa démarche artistique. En turc, Ağaçlı signifie « avec des arbres », ou « place des arbres ». Ce village qui était arménien avant 1915 est aujourd’hui habité par une majorité de Kurdes qui font renaître la tradition du tissage de la soie comme le pratiquaient autrefois les Arméniens.
Bio :
Kathryn Cook
Née en 1979 aux États-Unis, vit à Rome.
Ses photographies paraissent régulièrement dans la presse (The New Yorker, The New York
Times, Time, Stern, Le Monde 2, The Independent…) et ont reçu plusieurs récompenses prestigieuses dont le Inge Morath Award (2008), le Aftermath Project Grant (2008), le Enzo Baldoni Award (2008), le Alexia Foundation Grant (2012). Pour achever le travail exposé à Marseille, elle a bénéficié du programme des Ateliers de l’Euroméditerranée (Marseille-Provence 2013).
Ses photographies approchent la topographie, la mémoire, l’oubli et montrent subtilement
comment la compréhension d’un paysage évolue quand on sait ce qui s’y est passé. Bien plus
qu’une simple documentation des faits, elles délivrent la charge émotionnelle de l’Histoire.
Musée Nicéphore-Niépce
28 Quai des Messageries
71100 Chalon-sur-Saône
expo du 15 février au 18 mai 2014
Entrée gratuite tous les jours sauf le mardi et les jours fériés de 9h30 à 11h45 et de 14h à 17h45