Les Douches la Galerie expose Vivian Maier The Color Work du 19 janvier au 30 mars 2019.
En 2009, c’est sans crier gare que la tornade Vivian Maier est entrée dans l’histoire déjà très riche de la photographie de rue. Vivian Maier compte parmi les premiers poètes de la photographie en couleur.
Vivian Maier photographia inlassablement les rues de Chicago et New York, mais son talent resta anonyme toute sa vie. Nourrice de profession, elle profita de chaque instant libre pour arpenter les rues, son Rolleiflex au cou, portant un regard aiguisé sur l’humain dans la ville et laissant des autoportraits saisissants. Elle ne montra ses photos à personne et sa récente découverte, véritable romance américaine, révèle une des photographes les plus brillantes de la street photography.
En 2007, John Maloof découvre dans une salle de vente de Chicago un lot contenant des milliers de négatifs, ainsi que des pellicules non développées et quelques tirages. Ses recherches lui permirent de découvrir que ce lot n’était qu’une partie d’un corpus qu’il rassembla en rachetant les nombreuses boîtes de négatifs, pellicules et documents. Ses recherches sur internet restent infructueuses jusqu’en 2009, lorsqu’un avis de décès est publié dans le Chicago Tribune, indiquant que Vivian Maier est décédée quelques jours plus tôt, à l’âge de 83 ans.
Vivian Maier est née en 1926 dans le Bronx d’un père austro-hongrois et d’une mère française. Elle passa son enfance avec sa mère, entre la France et les Etats-Unis. Il semble qu’une amie de sa mère, Jeanne Bertrand, photographe portraitiste, l’initiera à la photographie. Vivian Maier pris ses premiers clichés en France vers 1949 avec un Kodak Brownie, appareil simple destiné à l’amateur.
Elle retourne aux États-Unis en 1951. Elle devient nourrice et travaille pour une famille à Southampton, dans la banlieue de New York. Elle achète en 1952 un Rolleiflex, appareil moyen format couramment utilisé par les photographes de l’époque. La photographie prend alors une part de plus en plus importante de sa vie. Quittant New York pour Chicago en 1956, elle entre au service de la famille Gensburg. Elle y élève leurs trois enfants et utilise sa salle de bains pour y développer ses films.
Débute alors la période la plus prolifique de l’oeuvre de Maier.
En quittant les Gensburg dix-sept ans plus tard, Maier ne peut plus développer elle-même ses films. Travaillant de famille en famille, elle emporte avec elle de plus en plus de pellicules non développées et de photos non tirées. Elle photographia jusqu’à la fin des années 1990, s’essayant à la couleur. Ces pellicules resteront également non développés, tant ses soucis financiers deviennent importants. Elle stocke alors ses négatifs, pellicules et documents dans un storage. Au début des années 2000, les enfants Gensburg la prennent en charge et la logent dans un petit studio. Ses affaires sont oubliées jusqu’à ce qu’elles se retrouvent en 2007 dans une vente aux enchères pour impayés, sans qu’elle le sache. Vivian Maier décède en 2009 des suites d’une chute.
Une partie de son oeuvre est cataloguée par John Maloof, reconstruisant minutieusement un vaste corpus, entre 100 000 et 150 000 négatifs auxquels s’ajoutent des films et des documents audio. Ses photographies sont exposées dans de nombreux pays. Le livre Vivian Maier : Street Photographer fut publié en 2011, suivi en 2013 par Vivian Maier : Self-portraits, puis par Vivian Maier: The Color Work en 2018. Le film « À la recherche de Vivian Maier », réalisé par John Maloof et Charlie Siskel, a été nominé pour l’oscar du meilleur documentaire en 2015.
Exposition du 19 janvier au 30 mars 2019.
Les Douches la Galerie
5, rue Legouvé 75010 Paris
Du mercredi au samedi, de 14h à 19h