Deuxième monographie présentée du 5 septembre au 31 décembre 2015 à la Galerie Le Réverbère , titrée Paysages conjugués (présentée en parallèle de la rétrospective conçue par Le Jeu de Paume au Château de Tours jusqu’au 31 octobre 2015), de Pierre de Fenoÿl : l’Égypte et la commande passée par la Datar sur le paysage français.
Pierre de Fenoÿl
Biographie
Existence bien remplie que celle de ce photographe autodidacte, particulièrement talentueux, d’une culture immense. Il fut amené à occuper dans le domaine de la photographie de nombreux postes de responsabilité et n’en poursuivit pas moins un projet personnel : attentif à la fluctuation des instants sur les lieux qu’il aimait, la photographie était pour lui avant tout un mode de vie particulier, un état de grâce, de réceptivité, de disponibilité, et l’acte photographique, un rituel. L’essence de la photographie n’était pour lui ni l’espace ni la lumière, mais la captation du cours impartial et invisible du temps.
Dès son plus jeune âge, passionné par l’image photographique, il sera tour à tour archiviste-photographe pour les agences de presse Dalmas et Holmès-Lebel puis iconographe pour les éditions Rencontre avant de se retrouver à vingt ans archiviste d’Henri Cartier-Bresson.
Puis il dirige les archives de l’agence Magnum de 1966 à 1968. Il fonde l’année suivante avec Charles-Henri Favrod la première galerie photographique parisienne, Rencontre, rue du Cherche-Midi et en devient le commissaire d’expositions (Brassaï, Tony Ray-Jones, Martine Franck, Gianni Berengo Gardin, Guy Le Querrec, Tom Drahos, Richard Kalvar, Jean-Noël Reichel, L’inde d’Edouard Boubat, René Burri, Magnum, Alain Perceval …). *
Il s’occupe de faire reconnaître l’oeuvre de Jacques-Henri Lartigue, participe à la création de l’agence Vu, d’où est issue Viva, avant de devenir correspondant new-yorkais de Photo-Magazine, puis acheteur d’art pour Publicis. À trente ans, il est le premier directeur de la Fondation nationale de la photographie, créée à Paris ( “Leslie Krims – Duane Michals – Burk Uzzle”, “Robert Frank” et “Lee Friedlander”, Le photojournalisme” au palais Galliera, “Henri Cartier Bresson” à Lyon et à Marseille, “Les nus d’André Kertész” au Centre Georges Pompidou, “Diane Arbus” au MNAM etc…), puis, en 1978, il est chargé de mission pour la photographie au Centre Georges-Pompidou, où il se consacre surtout à faire connaître la photographie comme expression à part entière. Il organise de nombreuses expositions et publie des anthologies : en 1979, le premier Album photographique du Centre Pompidou, collection qui malheureusement n’a pas survécu ; en 1982, Chefs-d’oeuvre des photographes anonymes au XIXe siècle, chez Hachette.
En 1984, lauréat de la Villa Médicis hors les murs , il part sur les traces de Flaubert et Maxime du Camp en Égypte et rapporte un travail personnel présenté au Centre Georges Pompidou . Après cette date, il choisit de se retirer avec sa femme et ses deux enfants à Castelnau-de-Montmiral, dans le Tarn, où il mène pour le compte de la mission photographique de la DATAR, une exploration serrée et minutieuse des paysages du Sud-Ouest : ses photographies établissent des rapports subtils entre les replis du terrain, les habitations, les végétaux, et créent une mystérieuse entente entre le sol et le ciel, balayés tous deux dans de belles compositions horizontales.
Le même charme se retrouve dans son travail égyptien, sur les monuments les plus légendaires de l’histoire. Images d’initiation à la lumière de l’Orient, ses photographies présentent tout à la fois ce caractère de merveilleux, d’intemporel, de réalité sans attache avec la vie quotidienne des hommes.
Au-delà des circonstances brutales de sa disparition, Pierre de Fenoyl figure, parmi les photographes contemporains, comme l’un des représentants les plus doués de ce qu’on appelle outre-Atlantique Straight photography (la « photographie pure »).
Entrée libre du mercredi au samedi de 14h à 19h du 5 septembre au 31 décembre 2015
Galerie Le Réverbère
38, rue Burdeau
69001 Lyon
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