Lauréat du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des beaux-arts 2016 pour son projet Refuge, Bruno Fert expose du 20 octobre au 19 novembre le travail réalisé dans le cadre du Prix tout au long de cette année.
Refuge raconte ce que sont l’exil et la migration. Bruno Fert associe les photographies des habitations des migrants arrivant en Europe à leur témoignage et dans certains cas également à leur portrait. Les photographies des paysages traversés par ces hommes et femmes rythment ce travail réalisé en France, Italie, Grèce et Allemagne sur douze sites – camps, campements ou logements pour migrants.
Bruno Fert a partagé le quotidien de ces hommes et femmes qui lui ont ouvert leur tente, cabane ou container. Il a immortalisé ces espaces intimes éphémères pour partie disparus notamment lors du démantèlement de la jungle de Calais.
Ces photographies disent l’étonnante capacité de l’humain, qu’il soit nomade ou sédentaire, à habiter le lieu où il vit et mettent en lumière une étape marquante de ces trajectoires de vie toutes singulières.
Habiter est ce que nous avons tous en commun. Que nous soyons nomades ou sédentaires, nous habitons tous. Les abris temporaires des populations migrantes reflètent leur personnalité, tout comme nos appartements et nos maisons parlent de nous. C’est à partir de ce point commun que je veux amener le public à s’identifier, à se mettre à la place de l’autre en observant son lieu de vie. Et c’est justement pour que le public puisse se projeter que je photographie, dans un premier temps, ces lieux sans leurs habitants. Viennent ensuite les portraits de leurs occupants. Réalisées sur fond gris, ces images dévoileront de façon très sobre les visages de ces hommes et de ces femmes. Cette technique de studio permet de mettre en avant le modèle en le dissociant du contexte : ce n’est plus l’image d’un migrant qui marche dans la boue au milieu des tentes mais le visage d’un semblable. Le visage d’une femme ou d’un homme qui me regarde.
Les entretiens que je réalise avec les personnes en migration sont centrés sur l’habitat : la maison qu’ils ont laissée derrière eux, leurs différents refuges tout au long du périple et enfin, le logement qu’ils aimeraient avoir, une fois leur destination atteinte. En évoquant leurs foyers successifs, mes personnages me racontent leur vie, leur parcours et leur rêve d’avenir.
L’exposition présente une quarantaine de tirages, alternance de diptyques et triptyques ponctués de paysages en couleur de 60 cm x 80 cm. Témoignages et portraits sont des tirages en noir et blanc de plus petit format.
Ce projet a vu le jour grâce à l’ONG Médecins sans frontières.
20 octobre – 19 novembre 2017
Palais de l’Institut de France
27 quai de Conti
75006 Paris
www.academiedesbeauxarts.fr